Nous Deux / Paris

19.01.2010 - 27.02.2010 Vernissage 16.01.2010



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Philippe Fangeaux est peintre. Né en 1963, il vit à Marseille. Il fut pensionnaire de la Villa Médicis en 1997 et 1998. Guillaume Poulain est sculpteur. Né en 1972, il fut élève de l'ENSBA à Paris et vit actuellement à Montpellier. Les deux œuvres différent en tout mais une même attitude face à l'art les réunie. Attitude à relier à la pensée d'Emmanuel Hocquard : « Penser que l’on voit ce que l’on voit est probablement une erreur ».

« Ce rire titanesque, il le situe de manière parfaitement topographique, en termes de surface et de plan, dont l'ordre originel se déséquilibre dans une dynamique d'ébranlement, de vacillement et de désidentification. (…) En montrant que cette déstabilisation de l'espace de la toile, dans les grands châssis comme dans les petits formats, appuie la revendication d'une véritable position picturale : des paysages filmographique de 1995 à l'irruption des animaux de 1997 à 2000 ; de l'univers du jouet dans les années 2000 à la présence humaine à partir de 2001, puis à l'intervention de l'univers télévisuel, se succèdent et s'interpénètrent des directions aussi radicalement distinctes que rétrospectivement cohérentes. Nerveusement tendu entre classique et contemporain, mais toujours à distance, le travail de Fangeaux s'affirme ainsi, selon l'expression, « intempestif ». Et c'est précisément de cette intempestivité qu'il tire sa puissance : celle qui, selon l'expression de Foucault, « secoue les familiarités ».
Extrait de « L’intempestif, sur la peinture de Philippe Fangeaux » par Christiane Vollaire, Aout 2005

« […] De la logique du ready made, Poulain se distingue par l’option, non de l’indifférence (n’importe quoi), mais de l’élection. Il prélève dans le contexte environnant, celui du supermarché ou du magasin de bricolage, l’objet qu’il aurait bien aimé avoir réalisé. […] Le côté apparemment mal fichu de certaines pièces (bien fait, mal fait, pas fait) n’est jamais le fait d’une quelconque négligence ou désinvolture, elles signent au contraire l’affirmation d’une position de l’artiste refusant que la virtuosité ou l’esbroufe technique tiennent lieu de qualité ou de critère artistiques. Rien à voir avec la fausse modestie, encore moins avec le populisme, mais toujours cette exigeante résolution : tirer l’art du plus profond de son absence. A l’opposé du misérabilisme, cette posture discrète use volontiers de l’ironie et du sens de la dérision ; et ce serait manquer un aspect important de l’œuvre de Guillaume Poulain que de ne pas signaler cette propension à l’humour et au jeu […]. »
Extrait de « Mine de rien » par Jean-Marc Huitorel, Février 2009