Thébault / Bazin / Herreria / Paris

09.03.2010 - 17.04.2010 Vernissage 06.03.2010



Dossier de presse : pdf press release
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Philippe Bazin, Michel Herreria, Marjorie Thébault.

Trois artistes qui viennent d'horizons et de pratiques différentes et que réunit ici l'utilisation de l'image numérique.
Marjorie Thébault, dans son film « Ricochets », établie l'aspect fondamentalement poétique de sa relation au territoire. Elle a réalisé des "galets à ricochets" en céramique. Ces galets sont lancés sur des surfaces d'eau, mers, lacs de montagne, ruisseaux. Chaque lieu est un paysage ou le devient, autour du ricochet. Tous les lancés sont filmés. Tous les lieux sont cartographiés et chaque carte est raccordée simultanément, en diptyque, avec le paysage où à lieu le ricochet. Un plan filmique, bref, de vent dans un arbre, rythme le montage comme un refrain. Ce plan ramène toujours l'opération artistique à un endroit précis. La vidéo ainsi obtenue est associée à des photos, des "portraits" des galets disparus qui défilent sur un moniteur. Il reste beaucoup à dire sur ce dispositif, la fabrication des galets, leur disparition, les ricochets un peu partout, l'arbre et le vent qui marque un retour perpétuel vers un espace intime...
Michel Herreria est peintre. Pour cette exposition, il peint directement à la palette graphique des tableaux qui seront projetés. Ces tableaux sont fixes ou animés, sonores ou pas. Le travail de cet artiste vient du dessin, du trait au sens le plus aigüe : « trait d'esprit ». Il s'intéresse aux mots (maux) du social. Ses witz graphiques ont pour thème l'absurde, l'homme piégé dans la prolifération des grilles qui accompagnent nos systèmes. Son travail est un théâtre tragi-comique où les mots et les actes des « décideurs » deviennent des personnages de scènes livrés à eux mêmes.
Philippe Bazin qui est des trois artistes le plus connu propose ici un projet qui a son origine dans la photographie de foule de Woodstock en 1969. Cette photographie est reproduite à l'intérieur de l'album vinyle de l'époque.  A partir de celle-ci l'artiste cadre et scanne chaque visage du premier plan au dernier plan, dans un ordre précis. Il en résulte 426 visages qui sont projetés sous la forme d'un diaporama de 14 minutes. Le tout accompagné d'une bande son qui correspond aux moments sonores existant sur l'enregistrement live en dehors des morceaux de musique.

Ces trois vidéos, indépendantes entres elles, forment trois théâtres où chaque artiste décide de s'affronter à quelque chose d'essentiel :
Retrouver un espace de contemplation, un espace à soi, non négociable, chez Marjorie Thébault.
Révéler la manière insinuante, contraignante et absurde de l'encadrement du monde chez Michel Herreria.
« Affronter l'institution »*, selon les termes de Christiane Vollaire, chez Philippe Bazin.

* Christiane Vollaire, La radicalisation du monde, l'Atelier d'édition et Filigranes éditions, 2009.